Les ménages retraités disposent aujourd’hui de revenus plus confortables : 2 524 euros par mois en moyenne, contre 2 367 euros en 2021* − une hausse liée notamment à l’indexation des pensions sur l’inflation. Résultat : une fois les dépenses courantes couvertes (1 842 euros en moyenne), six retraités sur dix parviennent encore à épargner, à hauteur de 231 euros par mois.
Mais cela ne suffit pas à apaiser les inquiétudes. Trois retraités sur quatre se disent préoccupés pour leur avenir financier, et deux sur trois estiment que leur pouvoir d’achat a diminué depuis la fin de leur vie active. En cause : l’inflation, la hausse des cotisations de mutuelle et le coût des soins − plus de 30 % ont déjà dû renoncer à des soins, souvent dentaires ou optiques, pour des raisons financières.
* 3e baromètre CSA pour la Silver Alliance, 2025.
PAROLES DE SÉNIORS
« J’ai toujours mis un peu de côté quand j’étais secrétaire comptable. Aujourd’hui, c’est le moment de réaliser mes projets,
de voyager, de profiter de mes petits-enfants… quitte à grignoter un peu sur mes économies. Ça sert aussi à ça ! »
Maryse, 69 ans
« J’ai grandi dans un HLM où ma mère comptait chaque sou. J’ai une petite retraite d’instit, mais je me sens riche en comparaison ! Je consomme local et soutiens deux associations. Je veux que ma retraite ait du sens ».
Denis, 78 ans
531 euros manquants
En moyenne, les retraités estiment qu’il leur faudrait 531 euros de plus chaque mois pour vivre « convenablement ». Car si leurs revenus ont progressé, leurs besoins aussi, avec l’envie de conserver une vie sociale active (loisirs, sorties, voyages…).
Enfin, le soutien à la famille pèse aussi sur les budgets. Selon une étude OpinionWay pour La Carac, deux séniors sur trois aident régulièrement leurs enfants ou leurs petits-enfants : études, achat immobilier, dépenses courantes… quitte à faire des sacrifices. 42 % des retraités prévoient de réduire leur budget alimentaire, et 36 % leurs loisirs.
Une gestion au cordeau pour préserver l’essentiel.
Le saviez-vous ?
Selon la Drees, la pension moyenne des femmes reste inférieure de 38 % à celle des hommes. Avec les pensions de réversion, l’écart se réduit à 26 %. Ce dispositif, qui profite à 88 % de femmes, atténue partiellement les inégalités.
Source : Les retraités et les retraites, Panoramas de la Direction de la recherche, des études,
de l’évaluation et des statistiques (Drees), 2024.
Texte de Christophe Polaszek