Le calcul des cotisations

Chaque mois, vous devez calculer les cotisations à partir de l’assiette de cotisations de vos salariés. 

Généralités

L’assiette de cotisations est la partie de rémunération sur laquelle sont prélevées les cotisations. Elle correspond à la rémunération globale brute effectivement perçue (y compris les avantages en nature). Les cotisations sont calculées par tranche et les taux de cotisations diffèrent selon ces tranches.

  • la tranche A correspond à la fraction inférieure ou égale au plafond de la Sécurité sociale
  • la tranche B correspond à la fraction d’assiette supérieure à ce plafond

La partie de la rémunération qui est supérieure à huit fois le plafond de la Sécurité sociale ne donne lieu à aucun prélèvement de cotisations et n’ouvre aucun droit à retraite complémentaire.

Le taux d’appel sert à calculer le montant des cotisations à payer à l’Ircantec, en distinguant la part agent et la part employeur. Il diffère selon que le salaire déclaré est inférieur (tranche A) ou supérieur (tranche B) au plafond annuel de la Sécurité sociale.

Pour connaître l’évolution de ces taux de cotisations au cours des dernières années : Consulter le tableau des taux de cotisations

Les taux d'appel des cotisations 2024 sont les suivants :

 
Année Tranche A Tranche B
  Part agent Part employeur Part agent Part employeur
2024 2,80% 4,20% 6,95% 12,55%
Total 7,00% 19,50%

Le montant des cotisations à verser à l’Ircantec

Le montant des cotisations est calculé de la manière suivante :

  • (assiette de cotisations [Tranche A] X taux d’appel [Tranche A])
                                                  +
  • (assiette de cotisations [Tranche B] X taux d’appel [Tranche B])

L’employeur prélève la part salariale des cotisations mensuellement sur le salaire de l’agent puis la reverse, accompagnée de la part patronale, à l’Ircantec.

La régularisation annuelle des cotisations en DADS

L’employeur devra appliquer la régularisation annuelle à la fin de chaque année civile. Il devra régulariser les cotisations part agent et part employeur de l’année en effectuant un versement complémentaire de cotisations au plus tard le 31 janvier de l’année suivante.

La régularisation mensuelle des cotisations en DSN

L’employeur devra appliquer la régularisation mensuelle le mois suivant la période de travail au titre de laquelle les rémunérations sont dues aux échéances suivantes :

  • Le 5 du mois pour les employeurs dont l’effectif est d’au-moins cinquante salariés et dont la paie est effectuée au cours du même mois que la période de travail
  • Le 15 de ce mois dans les autres cas.
Par exception, l’employeur dont l’effectif est de moins de onze salariés peut opter pour le versement trimestriel des cotisations afin de verser les cotisations dues au titre des périodes de travail d’un trimestre civil dans les quinze premiers jours du trimestre civil suivant.
Praticiens hospitaliers

L’assiette de cotisations est la partie du traitement sur laquelle sont calculées les cotisations. Pour le personnel médical hospitalier, elle diffère selon :

  • Le statut
  • La période d'exercice
  • La pratique ou non d'une activité libérale

Les éléments de rémunération des praticiens sont fixés par voie réglementaire. Ils comportent des émoluments ainsi que des primes et indemnités diverses.

Toutes les indemnités perçues par les PH pour lesquelles aucun texte juridique ne prévoit précisément l’assujettissement à cotisations Ircantec, ne peuvent pas donner lieu à cotisations au régime.

Employeurs multiples

Des médecins peuvent avoir plusieurs employeurs relevant ou non de l’Ircantec. Dans ce cas, les différents employeurs doivent s’entendre pour partager le plafond de la tranche A proportionnellement à l’assiette de cotisation définie pour chaque employeur (public ou privé).

Pour cela, les tranches sont déterminées comme si l’ensemble des employeurs relevait de l’Ircantec. L’excédent qui apparaît au titre de chaque emploi public doit faire l’objet de cotisations en tranche B. Toutefois il faut tenir compte de la spécificité de l’assiette de cotisation des praticiens hospitaliers.

Médecin employé dans 2 hôpitaux

Exemple : un médecin est employé dans 2 hôpitaux. Il est praticien attaché non temps plein dans l’Hôpital 1 et praticien hospitalier exerçant à temps partiel dans l’Hôpital 2. En 2021, le cumul des assiettes de cotisations est supérieur au plafond Sécurité sociale.
Plafond Sécurité Sociale 2021 = 41 136 €
Employeur Rémunération globale brute Assiette de cotisations Nombre de points
Hôpital 1 35 000 € 24 500 € (70%) 274
Hôpital 2 40 000 € 40 000 € 448
TOTAL 64 500 € 722
Chaque employeur doit proratiser la tranche A et faire cotiser l'agent en tranche B :
Déclaration de l'Hôpital 1 Points
Tranche A : 41 136 / 64 500 x 24 500 = 15 625 € 175
Tranche B : 24 500 – 15 625 = 8 875 € 276
TOTAL (Tranche A+B) : 24 500 € 451
Déclaration de l'Hôpital 2 Points
Tranche A : 41 136 / 64 500 x 40 000 = 25 511 € 285
Tranche B : 40 000 – 25 511 = 14 489 € 451
TOTAL (Tranche A + B) : 40 000 € 737

Si chaque employeur applique l’assiette de cotisations en tenant compte des autres activités, l’agent cotisera en tranche A et en tranche B. Il bénéficiera d’un nombre de points plus élevé. Dans le cas contraire, l’agent cotisera uniquement en Tranche A et bénéficiera d’un nombre de points moins élevé.

Dans l'exemple ci-dessus, le nombre total de points de retraite est de 722 au lieu de 1188.

Médecins coordonnateurs dans les EHPAD

Les modalités de cotisation et de déclaration des médecins coordonnateurs dans les EHPAD diffèrent selon le statut selon lequel ils ont été recrutés. C’est à l’employeur de définir ledit statut lors de l’embauche : statut hospitalier ou non, praticien en position de détachement… :

  • Si le médecin bénéficie d’un statut, il cotisera selon les modalités de son statut hospitalier d’origine ou du statut attribué par l’EHPAD.
  • Si le médecin coordonnateur ne relève d’aucun statut hospitalier, il doit cotiser, conformément aux dispositions de l’article 7 du décret n°70.1277 du 23 décembre 1970 modifié.

Compte Épargne Temps des praticiens hospitaliers

Le décret n° 2008-455 et l‘arrêté du 14 mai 2008 avaient permis l‘intégration de l‘indemnisation des jours CET par les praticiens hospitaliers (PH) accumulés avant le 31 décembre 2007 dans l‘assiette de cotisation Ircantec, pour les demandes d‘indemnisation formulées au plus tard le 30 juin 2008.

Actuellement, aucun texte réglementaire (*) ne prévoit leur intégration dans cette assiette. Par conséquent, l‘indemnisation des jours accumulés par les PH sur un CET depuis 2008, ne doit pas donner lieu à cotisations Ircantec.

L‘Ircantec ne révisera pas systématiquement les situations pour lesquelles des indemnisations CET ont été incluses dans l‘assiette de cotisations du présent régime, avant le 1er janvier 2017.

Si toutefois une régularisation était demandée à votre initiative, elle pourrait être uniquement effectuée pour les praticiens hospitaliers non retraités du régime ou retraités depuis moins d‘un an.

Une telle révision entrainerait :

  • Pour les actifs :
    • le remboursement par l‘Ircantec de l‘ensemble des cotisations versées (part employeur et part salariale)
    • le remboursement à votre charge de la part salariale au praticien concerné
  • Pour les retraités :
    • le remboursement des sommes trop versées à l‘Ircantec
    • la baisse de leur pension de retraite Ircantec
    • le remboursement à l‘employeur par l‘Ircantec de l‘ensemble des cotisations versées (part employeur et part salariale)
    • le remboursement par vos soins de la part salariale au praticien concerné

Pour toute demande de révision, vous devrez :

(*) Références réglementaires :
Praticiens hospitaliers - Professeurs et maîtres de conférences universitaires

Depuis le 1er septembre 2024, les professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH) ainsi que les maîtres de conférences des universités-praticiens hospitaliers (MCU-PH) sont affiliés à l’Ircantec pour la partie hospitalière de leur activité.


Lorsqu’ils n’exercent pas d’activité libérale, ils cotisent sur l’intégralité des émoluments hospitaliers, indemnités et primes versées sur la partie hospitalière.

Lorsqu’ils exercent une activité libérale, ils cotisent sur les deux tiers des émoluments hospitaliers, indemnités et primes versées sur la partie hospitalière. 


Les taux de cotisations (part employeur et part salariale) sont uniques sur l’ensemble de l’assiette soumise à cotisation Ircantec et donc sans distinction des tranches A et B.
En pratique, la rémunération soumise à cotisation Ircantec doit être déclarée à la rubrique « Montant - S21.G00.78.004 ».
En conséquence, le montant de l’assiette soumis à cotisation Ircantec doit être déclaré uniquement en tranche A (sans limite de plafond) en DSN.

Temps partiel salariés

Les salariés à temps partiel peuvent bénéficier de l’abattement d’assiette prévu par l’Article L242-8 du Code de la sécurité sociale.

Vous devez donc proratiser le plafond de sécurité sociale en fonction de la durée contractuelle du travail (majorée le cas échéant des heures supplémentaires) rapportée à la durée légale du travail (article R242-2 du CSS modifié dernier alinéa du I).

A noter : Les praticiens hospitaliers exerçant leur activité à temps partiel ainsi que les salariés au forfait jour ne sont pas concernés par ce dispositif.

Employeurs multiples salariés

Lorsqu’un salarié déclare qu’il travaille simultanément et régulièrement pour deux ou plusieurs employeurs, publics ou privés, ces derniers doivent s’entendre afin de déterminer, pour chacun d’eux, le salaire à déclarer en tranche A proportionnellement à la rémunération totale.

Le principe de la déclaration est de respecter le plafond de la Sécurité sociale :

  • tranche A jusqu’au plafond
  • tranche B au-delà du plafond

Le taux de cotisations en tranche B, plus élevé, permet en contrepartie d’obtenir un nombre de points plus important.

Si un salarié perçoit, au titre de chaque emploi, un salaire inférieur au plafond de la Sécurité sociale, il ne cotisera que sur la tranche A, alors que la totalité des rémunérations versées par l’ensemble de ses employeurs lui permettrait de cotiser en tranche B. Il perd alors des droits.

C’est pourquoi, lorsqu’un salarié a déclaré qu’il exerce pour le compte de plusieurs employeurs, la réglementation de l’Ircantec des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques prévoit que ces derniers appliquent la règle de proratisation.

Exemple d'un calcul "règle employeur multiples"

  • Sans proratisation du plafond : calcul des points uniquement sur la tranche A 
 
Plafond Sécurité Sociale 2023 = 43 992 €
Employeur Rémunération Points
Employeur A 19 250 € 202
Employeur B 30 500 € 321
TOTAL 49 750 € 523
  • Avec la proratisation du plafond : chaque employeur doit proratiser la tranche A et faire cotiser l'agent en tranche B
 
Employeur A
Tranche A : 43 992 / 49 750 x 19 250 = 17 022 €
Tranche B : 19 250 – 17 022 = 2 228 €
Employeur B
Tranche A : 43 992 / 49 750 x 30 500 = 26 970 €
Tranche B : 30 500 – 26 970 = 3 530 €
  • Total des points avec la proratisation tranche A et tranche B
Employeur A 

Tranche A = 17 022 €

Tranche B = 2 228 €

179 points

65 points

Employeur B

Tranche A = 26 970 €

Tranche B = 3 350 €

283 points

103 points

TOTAL 47 750 € 630 points

Si chaque employeur applique l’assiette de cotisations en tenant compte des autres activités, l’agent cotisera en tranche A et en tranche B. Il bénéficiera d’un nombre de points plus élevé. Dans le cas contraire, l’agent cotisera uniquement en tranche A et bénéficiera d’un nombre de points moins élevé.

Dans l'exemple ci-dessus, le nombre total de points de retraite passe de 523 à 630.

Élus

Les élus cotisent à l'Ircantec sur leurs indemnités de fonction. Un élu cotise à l'Ircantec dans les mêmes conditions qu’un salarié. Les élus locaux qui perçoivent une indemnité de fonction doivent obligatoirement cotiser à l’Ircantec.
L’assiette de cotisations correspond au total des indemnités effectivement perçues. Si un élu renonce à son indemnité de fonction, il ne peut cotiser et acquérir des droits auprès du régime au cours de cette période.

Mandats multiples :

Lorsqu’un élu exerce plusieurs mandats et que la totalité de ses indemnités dépassent le plafond de la Sécurité Sociale, les collectivités doivent s’entendre afin de déterminer, pour chacune d’elles, les indemnités à déclarer en tranche A et B, proportionnellement aux indemnités totales.

Exemple : un élu exerce 2 mandats. En 2023, ses indemnités donnant lieu à cotisations se répartissent ainsi :

  • Sans proratisation du plafond : calcul des points uniquement sur la tranche A
 
Plafond Sécurité Sociale 2023 = 43 992 €
Employeur Rémunération Points
Elu communal 36 500 € 384
Conseiller départemental 30 500 € 321
TOTAL 67 000 € 705
  • Avec la proratisation : chaque employeur doit proratiser la tranche A et faire cotiser l'agent en tranche B
 
Elu communal
Tranche A : 43 992 / 67 000 x 36 500 = 23 966 €
Tranche B : 36 500 – 23 966 = 12 534 €
Conseiller départemental
Tranche A : 43 992 / 67 000 x 30 500 = 20 026 €
Tranche B : 30 500 – 20026 = 10 474 €
  • Total des points avec la proratisation tranche A et tranche B
 
Elu communal

Tranche A = 23 966 €

Tranche B = 12 534 €

252 points

367 points

Conseiller départemental

Tranche A = 20 026 €

Tranche B = 10 474 €

210 points

307 points

TOTAL 67 000 € 1 136 points

Si chaque employeur applique l’assiette de cotisations en tenant compte des autres activités, l’agent cotisera en tranche A et en tranche B. Il bénéficiera d’un nombre de points plus élevé. Dans le cas contraire, l’agent cotisera uniquement en tranche A et bénéficiera d’un nombre de points moins élevé.

Dans l'exemple ci-dessus, le nombre total de points de retraite passe de 705 à 1 136.

Apprentis

À compter du 1er janvier 2019, seul le montant excédant les 79% du SMIC mensuel est soumis à cotisation sur la part agent. Les cotisations salariales portant sur ce montant sont dues à l’Ircantec et doivent être précomptées et versées par l’employeur. Veillez à faire apparaitre ces informations dans les rubriques dédiées en DSN.
 

IMPORTANT : Le calcul des droits à retraite de votre apprenti s’applique sur l’intégralité de sa rémunération. Il est impératif de nous communiquer le montant total de la rémunération perçue par votre apprenti (consultez ci-dessous les rubriques à compléter).

Pour les apprentis, détail des rubriques à compléter ci-dessous :

  • En DADS : S42.G05.05.008.001 - Tranche A Ircantec => Montant servant de base de calcul de l’assiette de cotisations, renseigner le montant total perçu par l’apprenti.
  • En DSN :
    • S21.G00.78.001 - Code de base assujettie valorisée à « 28 – Base IRCANTEC cotisée »
    • S21.G00.78.004 - Montant servant de base de calcul de l’assiette de cotisations, renseigner le montant total perçu par l’apprenti.
    • S21.G00.81.003 - Montant assiette soumise à cotisation.
      A compter du 1er janvier 2019, cette rubrique doit être renseignée par la part du montant excédant les 79 % du SMIC mensuel (si l’assiette de cotisation déclarée à la rubrique S21.G00.78.004 est supérieure à 79% du SMIC mensuel). Sinon elle doit être renseignée à zéro.
Pour vous aider à déclarer vos apprentis, vous pouvez consulter des exemples concrets sur la Fiche Consigne n° « 831 – Comment déclarer les apprentis en DSN ? »

 

Assiette de cotisations

À partir du 1er janvier 2019, les cotisations dues à l’Ircantec au titre des apprentis du secteur public non industriel et commercial sont calculées sur l’intégralité de la rémunération perçue par les apprentis.

Rémunération totale de l'apprenti à compter du 1er janvier 2019

Légende:

  Cotisations Ircantec exonérées (prises en charge par l’Etat)
  Cotisations Ircantec dues et précomptées par l’employeur

Prise en charge des cotisations

L'apprenti :

L’apprenti du secteur public non industriel et commercial est exonéré de sa part salariale des cotisations dans la limite de 79 % du SMIC.
Cette part des cotisations Ircantec est prise en charge par l’Etat.

Au-delà du plafond de 79 % du SMIC, les cotisations salariales sont dues à l’Ircantec et doivent être précomptées et versées par l’employeur.

Cette part ne donne pas lieu à prise en charge par l’Etat.

L’employeur :

L’employeur du secteur public non industriel et commercial est exonéré de la totalité de la part patronale des cotisations dues au titre de l’intégralité de la rémunération versée à son apprenti.
Cette part patronale est prise en charge par l’Etat.

Les mêmes règles s’appliquent aux employeurs qui ne relèvent pas du secteur public non industriel et commercial (employeurs privés, EPIC) et qui continuent, conformément à la période transitoire prévue à l’article 51 de la loi n°2014-40 du 20 janvier 2014, à déclarer à l’Ircantec leurs apprentis en 2019.

En savoir plus :