Dans le rétro : l'histoire des 24 Heures du Mans

Le Vendredi 5 décembre 2025

C'est en 1923 que débute l'histoire des 24 Heures du Mans, une épreuve imaginée pour tester la robustesse des véhicules. Retour sur les origines de cette course prestigieuse, devenue un symbole d'innovation et de dépassement.

Photo d'illustration du circuit des 24 Heures du Mans - crédit olrat - stock.adobe.com

Le 26 mai 1923, sous une pluie battante, 33 équipages s’élancent sur le circuit de la Sarthe, long d’un peu plus de 17 km (contre 13,6 km aujourd’hui). Baptisée initialement « Grand Prix d’Endurance », l’épreuve est réservée aux voitures de séries pour que les constructeurs puissent éprouver la solidité et la fiabilité de leurs modèles. Bravant la nuit et la fatigue, André Lagache et René Léonard s’imposent au volant de leur robuste Chenard et Walcker, après avoir parcouru 2 210 km à 92 km/h de moyenne. Un monument du sport automobile était né.

Un succès immédiat

Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! Il n’y a que très peu d’abandons. Seulement trois équipages ne franchissent pas la ligne d’arrivée, victimes de problèmes mécaniques, c’est-à-dire moins de 10 %... le plus faible pourcentage d’abandons de l’histoire de la course.

Très vite, la presse s’intéresse à cette épreuve dont la proposition est suffisamment originale pour captiver le grand public. La sauce prend. Les meilleurs pilotes se battent pour y participer. Le public, parfois venu de très loin, et même de l’étranger, est toujours plus nombreux - près de 350 000 spectateurs sont attendus cette année sur le circuit.

La compétition comme banc d’essai

Particulièrement exigeante, la course pousse les constructeurs à améliorer en permanence leurs véhicules, grâce à des innovations testées directement sur circuit. Il y a bien sûr l’innovation en matière d’éclairage - c’était la première fois qu’une épreuve se déroulait aussi la nuit. Ont été développés les phares à iode, les phares anti-brouillard... Ces derniers se sont révélés indispensables dans cette portion du circuit où passe la rivière Roule Crottes (oui, c’est son vrai nom !), qui crée souvent de la brume au petit matin...Il y a aussi le frein à disque, qui permet de freiner bien plus tard que celui à tambour et de gagner de précieuses secondes.

Un défi mécanique… et physique

Un avantage décisif quand il s’agit d’aborder la fameuse ligne droite des Hunaudières, où l'on peut rouler à des vitesses folles. Le record officiel de 405 km/h est établi en 1988. Une pointe à 407 km/h aurait même été mesurée… Mais c’est Peugeot, l’équipementier du véhicule, qui demande d’abaisser le record. La marque au lion vient de lancer sa Peugeot 405 : un coup publicitaire bien huilé ! Ce record tient toujours, et ne sera probablement jamais battu du fait de la construction de deux chicanes au milieu de cette départementale normalement limitée à 80 km/h.

Mais la course d’endurance est aussi un défi physique… et le pire exemple de ce qu’il est déconseillé de faire sur les longs trajets. Lors de sa victoire en 1950, le Français Louis Rosier, âgé de 45 ans, passe 23h10 au volant, ne laissant que deux tours à son coéquipier. « Toutes les deux heures, une pause s’impose », c’est bien connu ! Depuis, le règlement interdit aux pilotes de conduire plus de quatre heures par tranche de six heures. Mis à rude épreuve, hommes et machines continuent, chaque mois de juin, de façonner le mythe.

 

En 2026, cette course mythique aura lieu du 10 au 14 juin.

Site officiel des 24 Heures du Mans 

Image d'illustration : olrat - stock.adobe.com