Dans les coulisses d’une voix off

Le Vendredi 23 juin 2023

Doubler un film étranger, créer la voix d’un personnage de dessin animé ou de jeu vidéo, enregistrer la voix off d’un documentaire, un podcast ou une publicité…tel est le métier de Nathalie Homs, comédienne de doublage, dont on connaît forcément la voix…

Image d'illustration d'une actrice en enregistrement de voix off

Comment êtes-vous arrivée dans ce métier ?

Nathalie Homs : Je suis comédienne depuis l’âge de 18 ans, avec des rôles dans la série Joëlle Mazart, dans des films de Claude Chabrol… J’ai aussi été choriste pour Michel Fugain ou dans Starmania, mais je suis arrivée au doublage par hasard, avec les jeux vidéo. J’ai tout de suite aimé le travail en studio d’enregistrement et j’ai découvert mon talent pour les voix d’enfants. 

portrait de Nathalie Homs

Vous êtes la voix off du « Meilleur Pâtissier » depuis 12 ans, la voix de Manu dans « Titeuf », la voix publicitaire de Leroy Merlin… comment trouvez-vous la juste voix ?

N.H. : Je suis un vrai caméléon de la voix, mais être actrice m’aide énormément. Quand on double un film, il faut vivre la situation comme on si tournait, rester au plus près de l’énergie de l’actrice et de ses intentions. Quand je crée la voix d’un personnage d’animation ou d’un « Guignol de l’Info » je travaille à l’instinct et je fais confiance à ma fantaisie. Le directeur artistique peut aussi me guider.

Comment se passe une séance de doublage ?

N.H. : En studio, on enregistre de plus en plus les voix séparément, mais la technique reste la même. On se tient debout devant un écran et derrière une barre, qui aide à trouver la bonne distance par rapport au micro. Dans le meilleur des cas, on a pu visualiser la scène avant d’enregistrer la voix. Si le personnage est en train de courir ou s’il est dans son lit, on ne va pas projeter la voix de la même façon. Le texte à jouer défile sous l’image, ainsi que le timing disponible pour trouver le bon rythme.

Quels doublages étonnants avez-vous réalisés et quelles sont les qualités indispensables ?

N.H. : Un dessin animé avec des martiens, dont toutes les paroles étaient des onomatopées, ou bien jouer en même temps les voix de Regina et de la méchante Reine dans la série Once Upon a Time et me donner la réplique à moi-même. Il faut donner le meilleur de soi à chaque prise et entretenir sa voix, c’est un instrument. Il faut une bonne capacité de concentration, de la fantaisie et il faut que le micro vous aime !

Comment êtes-vous choisie ?

N.H. : Tout comédien de doublage enregistre une démo avec un échantillon de ses voix. Les réalisateurs peuvent aussi nous trouver dans des banques de voix, car les acteurs étrangers sont souvent doublés par les mêmes personnes. On peut aussi être « casté » (retenu suite à un casting) après des essais. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

N.H. : Jouer dans la même journée la voix d’un petit chien et d’un personnage de méchante ! C’est un métier merveilleux, mais un métier précaire avec un statut d’intermittent du spectacle.
J’utilise aussi ma voix pour des programmes personnels autour de ma passion pour la cuisine et je garde une activité de comédienne et de directrice artistique pour diriger la voix des autres.

 

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