Bénévolat : je me lance

Distribuer des colis alimentaires, visiter des malades, participer à une opération de ramassage des déchets ou à la préservation d’un château… Si les missions de bénévolat ne manquent pas, le seul frein reste aujourd’hui le manque de ressources humaines. La 21e édition de la France associative en mouvement, publiée en octobre 2023 par Recherches & solidarités*, révèle en effet une diminution globale du bénévolat associatif : 23 % des Français étaient bénévoles en 2023, contre 24 % en 2019. Avec plus de bénévoles, les associations en feraient bien plus !

Plus de jeunes, moins de séniors

Cette évolution est toutefois contrastée selon les domaines d’activités et les catégories d’âges. Ainsi, surprise, les séniors ne sont plus les champions de l’engagement associatif. Acteurs historiques, ils représentent désormais un quart des bénévoles (contre 31 % en 2019 et 38 % en 2010), à égalité avec les moins de 35 ans qui s’engagent de plus en plus.

Certes, la pandémie de Covid-19 a éloigné les retraités qui ont pris de nouvelles habitudes et tardent à revenir. Mais cette nouvelle génération est aussi tiraillée entre leurs activités, les solidarités familiales et leur engagement.

Avec le recul de l’âge de la retraite, beaucoup de seniors travaillent plus tard. Et, d’un point de vue familial, ils ont des parents âgés dont ils s’occupent et des enfants qu’ils aident pour la garde des petits-enfants. Ils sont sur tous les fronts et s’ils font du bénévolat, c’est souvent moins qu’avant.

C'est l'analyse actuelle d'Isabelle Persoz, fondatrice et déléguée générale de Tous Bénévoles, structure qui met en relation les personnes cherchant à aider et les associations.

Une forte hausse du bénévolat ponctuel

Néanmoins, le rôle des seniors au sein des associations reste essentiel, à la fois parmi les « petites mains » et parmi les dirigeants. Près d’un tiers des président(e)s d’association ont 65 ans ou plus**. En tant que bénévoles, ils sont aussi souvent plus disponibles que les plus jeunes et s’investissent parfois dans plusieurs associations à la fois. Pour faire (re)venir ce public, les associations font preuve désormais de plus de souplesse. Parmi les mesures développées figure le bénévolat à distance (à l’aide d’outils numériques) qui permet de réaliser des actions depuis chez soi - une solution pour les personnes qui ont peu de temps ou qui ne peuvent pas se déplacer. 

Autre tendance : le développement des missions ponctuelles. Un bénévole sur cinq, engagé dans une association, est aujourd’hui un « occasionnel ». Ce qui signifie qu’il apporte son aide à une période précise de l’année ou à l’occasion d’un événement, quelques heures ou quelques jours par an, mais pas tout au long de l’année. Pratique quand on dispose de peu de temps ! L’intérêt de ce type d’engagement est aussi de découvrir différents types d’associations et de missions comme les collectes alimentaires, les maraudes, l’organisation de festivals ou de séjours vacances destinés aux personnes en situation de handicap, par exemple. Et de transformer cet élan de solidarité en engagement régulier… pourquoi pas.

* Pour consulter l’étude, https://www.associations.gouv.fr/IMG/pdf/la_france_associative-18-10-2023.pdf 
** Source : INSEE, enquête Situation des associations en 2018.