Médecines complémentaires ou alternatives : de quoi s’agit-il ?

Le Vendredi 9 mai 2025

Acupuncture, hypnose, ostéopathie, musicothérapie…sont quelques-unes des médecines complémentaires ou alternatives (MCA) utilisées par près d’un Français sur deux. Comment s’y retrouver parmi ces pratiques thérapeutiques ? Peut-on évaluer leur efficacité ?

illustration d'une séance d'ostéopathie

Le point avec Anne Taquet, chargée de mission offre de soins à France Assos Santé, organisation de référence pour représenter les patients et les usagers du système de santé et défendre leurs intérêts.

Pourquoi se tourne-t-on vers ces disciplines ?

Les Français y ont de plus en plus recours pour des migraines chroniques, de l’insomnie, de l’anxiété, des maux de dos… Elles ne font pas officiellement partie de la médecine conventionnelle, bien que certaines soient proposées à l’hôpital, comme l’hypnose en anesthésie, l’ostéopathie ou l’acupuncture pour la prise en charge de la douleur.

Quelle est leur efficacité ?

Les méthodes qu’elles utilisent n’ont pas scientifiquement été éprouvées. D’ailleurs, seule l’acupuncture, pratiquée par un médecin et sous certaines conditions, est remboursée à l’heure actuelle par l’Assurance maladie. Et peu disposent de diplômes ou de formations reconnues, à l’instar de l’ostéopathie. Parfois, une formation d’une semaine peut suffire pour se déclarer praticien naturopathe ou réflexologue. 

Il est donc essentiel de mieux encadrer les compétences et de faire le tri parmi les 400 pratiques recensées par l’Organisation mondiale de la santé. Ce travail complexe est actuellement mené par la Non-pharmacological intervention society (NPIS), une société savante d’intérêt général à but non lucratif, qui les évalue.

Quelles sont les précautions à prendre ?

Les MCA ne sont pas toutes dénuées d’effets secondaires, ni de risques d’interaction médicamenteuse grave. C’est le cas, notamment, avec la phytothérapie. L’expression « médecines douces », parfois employée, est d’ailleurs assez trompeuse. Dans tous les cas, il est indispensable d’informer son médecin traitant ou l’équipe médicale, le cas échéant, cela fait partie de la relation de soins. Sur ce point, les praticiens des MCA consacrent d’ailleurs souvent plus de temps à leurs patients, ce qui contribue à leur attractivité.

Reste qu’il faut rester vigilant face aux éventuelles dérives, en particulier si le thérapeute demande de couper les liens avec le médecin et d’interrompre son traitement sans l’avertir. Ou encore s’il réclame des honoraires exorbitants. Enfin, méfiance vis-à-vis d’Internet, en particulier des réseaux sociaux, qui regorgent de fausses informations santé.

 

 

Anne Taquet, chargée de mission offre de soins à France Assos Santé

Anne Taquet, chargée de mission offre de soins à France Assos Santé

Des pratiques remboursées ?


Quatre pratiques sont, en France, reconnues par l’Ordre des médecins :

  • homéopathie,
  • acupuncture,
  • mésothérapie (injections locales et superficielles de médicament)
  • et ostéopathie.

Mais seules les séances d’acupuncture peuvent être remboursées par l’Assurance maladie, sous réserve d’être pratiquées par un médecin conventionné.