Aidants : comment conserver une bulle à soi

Le Lundi 19 février 2024

Se ménager du temps pour soi est primordial lorsque l’on est aidant et que la charge est particulièrement lourde. Nos conseils pour s’autoriser une pause.

Aidant - conserver une bulle à soi

Loin d’être de tout repos, être aidant se révèle parfois épuisant nerveusement et physiquement. Le proche malade ou en perte d’autonomie requiert une attention qui, progressivement, peut empiéter de plus en plus sur sa propre vie. Et le simple fait de dire « je n’en peux plus » est difficile, parce que l’on pense « je suis responsable, c’est ma famille, je me dois de… ». Or, il est essentiel de ne pas s’oublier au point de n’être présent que pour l’autre. Ne serait-ce que pour préserver sa capacité d’aider sur la durée.

Tenter de se simplifier le quotidien

Pour soulager sa tâche, l’aidant peut donner à la personne des moyens d’être plus autonome, en équipant le domicile – installer un chemin lumineux jusqu’aux toilettes pour qu’elle puisse y aller seule la nuit, des rampes dans l’escalier pour faciliter ses déplacements, un lit au rez-de-chaussée plutôt qu’à l’étage… Il est aussi conseillé de la faire participer aux activités quotidiennes qui sont à sa portée (éplucher les légumes, dresser la table, étendre le linge…). Ce qui permettra de la stimuler et de se rendre compte qu’elle est encore capable de faire des choses.

Conserver une vie sociale riche

Trop souvent, le couple aidant-aidé perd le lien avec l’extérieur et avec les autres, et s’isole. Pourtant, ce lien est précieux pour tous. Mieux vaut continuer à recevoir parents et amis à la maison. Ils sont souvent plus patients et tolérants qu’on ne l’imagine. Et ne pas s’interdire toute sortie. Une balade à pied ou à vélo est bénéfique pour garder la former et se sentir plus serein*. Quand cela est possible, une séance de cinéma ou un restaurant avec son proche permettra de casser la routine et de renforcer le lien.

Demander du soutien

Sans déranger tous les jours son entourage, il est possible de demander de temps en temps de s’occuper de la personne aidée pour partir seul(e) quelques jours se ressourcer - en vacances au bord de la mer, par exemple - ou quelques heures pour pratiquer ses activités favorites. Sans parler des dispositifs de répit qui peuvent exister par ailleurs et qui permettent de récupérer (accueil de jour, garde de nuit, relais à domicile…). Tandis que la personne aidée est prise en charge par des professionnels de santé et des bénévoles formés, l’aidant peut se poser, aménager ce temps libre pour lui, rassuré que son proche soit entre de bonnes mains.

* Au-delà des bénéfices sur la santé, une activité physique régulière agit sur le bien-être général, dont la santé mentale, et la qualité de vie. Voir le dossier sur l’activité physique paru dans le numéro d’octobre 2023.

 

Texte de Christophe Polaszek