Mannequin silver : « il n’y a pas d’âge pour être belle »

Le Mardi 11 mars 2025

Longtemps invisibles, les séniors sont de plus en plus représentés dans le monde de la mode et des cosmétiques. Caroline Ida Ours, mannequin sexagénaire, influenceuse, en a fait son combat. Dans cette interview, elle rappelle l'importance d’accepter son corps avec bienveillance et reconnaissance.

Portrait de Caroline Ida Ours

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Caroline, je viens d’avoir 64 ans. Je vis en banlieue parisienne et cela fait maintenant 4 ans que je fais du mannequinat. Je suis un jeune top !

Quand et comment êtes-vous devenue mannequin ?

Avant d’être mannequin, je suis restée dans l’entreprise familiale de mes 20 ans à mes 45 ans, puis j’ai bossé 7 ans pour un créateur de sac à main. Dans la dernière année, je me sentais invisible aux yeux de mes patrons… une vraie plante verte.

Mon corps a dit stop. À 57 ans, j’ai fait une rupture d’anévrisme qui m’a envoyée en soins intensifs. Lorsque je me suis réveillée, je me suis promise de faire quelque chose qui m’appartienne. Je me suis lancée sur Instagram où j’ai d’abord posté de nombreuses photos telle que je suis, sans maquillage ! C’est grâce ensuite à un défilé de mode au Salon de la lingerie à Paris que des marques m’ont repérée.

Qu’est-ce qui vous a poussé à tenter l’aventure du mannequinat ?

Je n’ai jamais rêvé d’être mannequin, ça n’a pas été une volonté de ma part ! J’ai un profil atypique : je fais un 44, j’ai les cheveux blancs, des imperfections…. rien à voir avec le profil basique des mannequins « silver ». Mais j’y suis allée la tête haute, pour casser les codes.

À l’époque, on n’existait pratiquement pas dans les médias, à la télé, au cinéma… Ce n’est pas normal que la société n’accepte ni la vieillesse ni le fait de vieillir. À partir de ce moment-là, mon combat, que j’ai pris à bras le corps, a été de lutter contre cette discrimination.

Comment appréhendez-vous la vieillesse ?

Je n’ai aucune appréhension par rapport à la vieillesse. On oublie souvent que la vie peut s’arrêter à tout moment, c’est une chance de vieillir ! Je suis mère de deux enfants et les jeunes ont besoin de voir des femmes qui vieillissent pour pouvoir se projeter dans le futur et avoir des repères. Une ride, c'est beau. Elle montre l'histoire d'une vie. 

Quel message auriez-vous à faire passer aux femmes de votre âge qui souhaitent se lancer dans une carrière de modèle ?

La société commence à peine à valoriser toutes les morphologies aussi diverses et variées soient-elles. Autrement dit, le vrai corps de la femme. Celui qui change et évolue avec le temps. Malheureusement, la plupart des créateurs restent encore très attachés aux standards habituels. Les perspectives de carrières sont minces… Mais dans la vie, il faut oser, sans sacrifier sa nature. C’est comme ça que l’on pourra faire bouger les choses.

 

 

Sur Instagram Caroline Ida Ours est suivie par plus de 130 000 personnes !

Sur les réseaux, certaines femmes me remercient de porter ce combat. Elles me disent qu’elles font plus attention à elles grâce à moi, elles se remaquillent, osent la couleur, vont marcher, font du yoga, se reconnectent à leur corps... Je suis tellement contente quand je lis ça ! Je pense qu’elles trouvent en moi une femme normale, qui leur ressemble.

Ses aventures sont à suivre sur son compte Instagram Fiftyyearsofwoman et sur son blog www.fiftyyearsofawoman.com.

Crédit photo : Fiftyyearsofawoman.